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  • Photo du rédacteurMax & Mama

De Arequipa au Canyon de la Colca

Après une escale d’une nuit dans la ville dortoir de Puno, étape obligatoire pour traverser la frontière péruvienne depuis la Bolivie, nous rejoignons Arequipa, dénommée « la ville blanche ».



Arequipa


Entourée de nombreux volcans, et notamment de l’impressionnant Misti (5825 mètres) que l’on peut apercevoir depuis à peu près partout de la ville, Arequipa est une ancienne ville coloniale construite par les espagnols en 1540. Son centre historique, constitué en partie de magnifiques édifices blancs et de la charmante et vivante place de Armas, est classé au Patrimoine Mondial de l’Unesco. Idéalement située puisque sur l’ancienne route de transit des richesses provenant de Potosi, elle eût un rôle commercial important durant le temps colonial, et est aujourd’hui le principal centre économique du pays.


Afin de découvrir la ville, nous décidons de nous promener plusieurs heures dans les rues anciennes et plutôt animées des différents quartiers (le vieux quartier étant clairement le plus agréable). Nous découvrons dans un premier temps la Plaza de Armas, et sa superbe cathédrale brillant de mille feux une fois la nuit tombée.


Université d'Arequipa, la seconde fondée en Amérique du Sud


Plaza de Armas



Le Inca Kola, une boisson que les locaux adorent


Une fois de plus, nous constatons que comme beaucoup d’anciennes villes coloniales espagnoles, de nombreux bâtiments religieux y sont présents. Nous visitons d’ailleurs le « Monasterio de Santa Catalina », accompagnée d’une guide afin de mieux comprendre le mode de fonctionnement de l’enceinte.


Construit en 1579 par une riche veuve, portant un attachement spirituel énorme à l’ancienne Sainte Catalina (d’où le nom du couvent donc), ce lieu que l’on peut qualifier de petit village (2 hectares, 6 rues, des maisons et chambre où vivaient les nones, des jardins...) accueillit plus de 170 nones (et des centaines d’esclaves, notamment africains) en 4 siècles, vivant en autonomie et à l’abri du monde extérieur. Contrairement à ce que je pensais avant de débuter la visite (j’avoue), ce fût très enrichissant de mieux comprendre leur mode de vie, le fonctionnement de l’organisation, l’évolution des mœurs et de leurs croyances. Aujourd’hui encore, quelques dizaines de nones vivent à l’intérieur du couvent dans une partie interdite au public.






Ancienne laverie du couvent

Les 51 prières gravées sur ce mur, permettant aux futurs nones de les apprendre

Salle mortuaire. Quand une none mourrait, elle était mise durant 24 heures dans cette salle. Les nones priaient autour d'elle, puis un portrait de la défunte était peint

Exemple de chambre de none

Cuisine du couvent

Réputé pour sa gastronomie, nous décidons de découvrir également cette partie du Pérou à travers quelques restaurants atypiques. Le 1er fût un restaurant chaleureux créé par un Péruvien ayant vécu 2 ans en Thaïlande. Amoureux de la cuisine de ces deux pays, il décida d’inventer des recettes mélangeants ces deux univers. Résultat des courses, nous dégustons un excellent ceviche revisité façon asiat (on a la recette !).



En compagnie de nos amis Mikel et Irene, nous nous rendons dans un des restaurants du cuisinier le plus réputé du pays, dénommé Gaston Acurio. On y gouta divers plats de la région ; en entrée :


- Le CUY PEKINÉS : crêpe de maïs pourpre, hoisin de rocoto, cornichon de navet et de carotte.


- PIQUEO DE PICANTERÍA : un mélange de produits purement locaux, mais un peu relevé


Et en plats... :


- LECHÓN AL HORNO DE LEÑA : accompagné de pommes de terre tièdes avec du scribe et de la compote de papayita arequipeña et rocoto.


- FETUCCINI AREQUIPEÑO : de l’agneau cuit avec du vin blanc, chicha de clinapo terminée avec de la crème, du parmesan, des champignons et de l’huile d’olive, épineux.


Tout ça accompagné d’une bonne bouteille de vin rouge.


Nous y avons passé une très belle soirée... Quoiqu’un peu lourds à la fin !




Dans un tout autre registre, nous avons aussi aimé manger de très simples brochettes cuisinées dans la rue par « la Mama », ou encore manger au marché central d’Arequipa, à une des petites tables de l’adorable Juanita.



Notre cuisinière d'un jour, Juanita

Mercado central de Arequipa

Mais surtout, nous avons trouvé fascinant le Museo Santuarios Andinos, consacré à la culture Inca. Nous commençons la visite par un film poignant de 20 minutes, retraçant le process des cérémonies Incas portées sur des sacrifices d’enfants. Pour les Incas, la nature est vivante et chaque élément a son dieu. Lorsque qu’un phénomène naturel important se produit, comme l’éruption d’un volcan, un tremblement de Terre, ou une forte période de sécheresse ou d’inondation. Certains Incas, dont le chef et un prêtre, faisaient l’ascension d’une montagne afin de faire des offrandes aux différents dieux pour obtenir leur clémence ; mais surtout, ils procédaient au sacrifice d’un enfant, qu’ils nommaient « l’élu ». Après l’absorption d’une boisson (la chicha, fait à partir de maïs macéré et de plantes hallucinogènes) mettant l’enfant dans un coma artificiel, un violent coup lui était adressé derrière la tête pour s’assurer qu’il soit mort. Il était ensuite enterré en position fœtus, signe de rédemption pour passer dans l’autre monde. Ces sacrifices avaient lieu tous les 4-7 ans. On parle également de la culture Inca et de cette cérémonie dans l’article « De Santiago du Chili à Salta et ses alentours ». On ose à peine imaginer ce qu’un enfant de 9-13 ans, fatigué après plusieurs jours d’ascension, frigorifié car à plus de 6000 mètres d’altitude, devait ressentir durant les quelques heures précédant sa mort.



Le musée (photos interdites, dommage) nous permet d’observer différents objets en céramique et en bois, textiles, offrandes de l’époque Inca (il y a 550 ans), et nous offre de nombreux renseignements sur leur façon de vivre et leurs rituels. A la fin, comme dans le musée visité à Salta, nous pouvons observer une momie, un des 15 enfants retrouvés au sommet de plusieurs montagnes. Celle-ci avait 15 ans, et elle s’appelait Sarita. Son état de conservation est encore une fois incroyable.


Le Canyon de la Colca


Ciselé par l’érosion des volcans au milieu des montagnes, le Canyon de la Colca est le deuxième canyon le plus profond du monde (3400 mètres) ! Situé à 180 mètres d’Arequipa, Marion et moi décidons de partir à la découverte de la « Vallée des Merveilles ».


Pour cela, nous partons à 3 heures et demie du matin de notre guest-house : un bus vient nous chercher. Nous ne pensions pas que nous serions autant... Sur les coups de 9 heures, après un petit déjeuner pris sur la route, nous arrivons tout d’abord à « la Cruz del Condor », et durant une trentaine de minutes, nous pouvons observer ces magnifiques rapaces de 3 mètres d’envergure (ce qui en fait le deuxième plus grand au monde derrière l’albatros), planer dans cette vallée idyllique, au milieu des montagnes et des volcans. 30 minutes, c’est court... mais c’est la règle quand on passe par un tour opérateur : on n’est plus vraiment mettre de son temps, et on n’aime pas vraiment ça.






Nous continuons notre route quelques dizaines de minutes jusqu’au point de départ de notre trek : au programme, une marche assez ardue de 19km le 1er jour pour descendre au plus profond du canyon. Nous sommes avec un groupe assez sympathique (3 groupes de 10), mais bon sang qu’est-ce qu’ils étaient lents ! Nous avons d’ailleurs « négocié » avec notre guide pour pouvoir avancer seuls, avec pour obligation de les attendre à des points stratégiques prédéfinis en amont.



Nous découvrons que le canyon est peuplé d’habitants ; ce sont d’ailleurs les enfants de cœur espagnols qui ont créé ces villages en 1560 afin de contrôler les indiens, les convertir plus facilement au catholicisme, les contraindre à payer des impôts et disposer de mains d’œuvre suffisantes.


Aujourd’hui, les péruviens disposent de la vallée comme bon leur semble, et il n’y a rien de plus normal à ça.



Village dans lequel nous dormirons le soir, au plus profond du Canyon

Après 10km avalés, nous mangeons dans une maison disposant d’une belle terrasse, pommée dans la vallée.



Puis, nous continuons notre route avec notre groupe. Notre charmante guide, Evelyn, nous explique les vertus de certaines plantes médicinales, et nous livre quelques anecdotes sur l’ancien mode de vie des indiens de la vallée.


C'est à partir de cette plante qu'on fait la Tequila !

Le soir, nous dormons dans une structure construite pour accueillir les touristes de plus en plus nombreux : pas d’électricité, pas d’eau chaude, mais une soirée sympathique en compagnie de deux irlandais, une allemande, un suisse et une canadienne.


Le lendemain, place au gros morceau : levés 4 heures du matin, départ 4 heures 20 pour l’ascension de la montagne et rejoindre le village de Cabanaconde. Après 2h20 d’effort pour Marion et moi (au lieu de 3 prévus), dont une bonne partie à l’aide de nos lampes torches, nous arrivons au sommet ! Non pas un exploit, mais une petite satisfaction (Marion est pour info arrivée la 1ère des filles des 3 groupes réunis !).


Le gros morceau, qu'on attaque à... 4 heures du matin. En bas à droite, vous pouvez observer le point de départ depuis le village

Photo de groupe une fois au sommet

Puis, nous rejoignons le village de Cabanaconde pour prendre un petit déjeuner bien mérité.


Par la suite, nous nous rendons aux thermes de Chivay, où durant une heure nous savourons cette eau naturellement chaude, dans un décor très agréable. Rien de tel pour relaxer nos muscles !


Avant le stop final, nous faisons une pause où je me décide enfin à acheter un pull (en alpaga, super doux!). Comme dirait Marion, il était temps après avoir porté le même depuis notre départ...



Un avion nous amène à présent dans un lieu sacré, puisque Cusco est tout simplement l’ancien nombril de l’Empire Inca.


Nous avons hâte de découvrir cette ville emblématique du Pérou, et de commencer notre volontariat à l’école ASVIN de Cusco !!!!


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